top of page
505940305_10236587893142139_1190280619922332097_n.jpg

L’art comme bouclier, l’amour en drapeau

Survivre -
Au départ, c’était une pratique pour permettre de faire cohabiter la densité de mes émotions sur-vécues, pour ne pas devenir folle ou mourir,

Profondément angoissée par la vie et la mort, questionnant tout jusqu’au vertige, avec pour seule certitude la sensation physique : Petite, je dessine, je créée, je bricole et quand j’écris je sens comme un flux bleu qui sort de moi et qui me soulage.

Exister et en être sûre – Figer contre la mélancolie –S’autonomiser

Dès l’âge de se souvenir, j’ai du mal à croire que j’ «existe » pour les autres autant que les autres existent pour moi et je commence à accumuler des preuves de mon existence. Même si aujourd’hui j’ai compris que j’existe (très étrange à écrire), je continue à collectionner  et garder les cartes de bus, de cantine, ce que j’ai écrit, ce qu’on m’a écrit et ce que je trace dans le réel banal avec mon existence banale.

En parallèle de cette enfance stupéfaite, la substance de la mémoire et du souvenir me subjugue déjà, et je m’applique à capturer cette texture étrange que je ressens des ambiances, des saisons et de la mélancolie fulgurante qui me saisit souvent et brusquement. 

Inspirée par la richesse du climat artistique de ma famille-résiliente-en-transfuge de classe, j’ai la chance de pouvoir créer facilement et d’y être encouragée. Je crois que ma pratique artistique m’a permis un début d’autonomie dans l’appropriation du monde et du malaise vertigineux qui me fait pleurer sans raison précise. Je comprends grâce à des artistes qui me saisissent qu’on peut créer pour transmuter la douleur.

S’adapter au décalage face à l’extérieur, envahie par les questionnements philosophiques puis le positionnement politique

Pré-adolescente je ne comprends rien à  comment font les autres pour vivre et choisir, je m’inscris à la fac de langues avec comme vague projet d’être « traductrice / interprète ». Je erre beaucoup en profitant à chaque fois des expériences salariées diverses pour continuer à observer et créer, je commence à dessiner et écrire partout, sur les terrasses et les lieux d’attente, sur ces humain.es qui me fascinent comme si je n’en étais pas une.
Après ma licence et 2 années à travailler comme caissière à LIDL, sous une pression parentale inquiète, je décide de faire art thérapeute en passant par le diplôme d’éduc spé, sans comprendre qu’il s’agit déjà de devenir artiste. Je commence un travail psy dès mon admission aux oraux, je ne suis pas encore prise à l’école d’éduc mais j’ai trop peur de faire n’importe quoi avec les personnes que j’accompagnerai.
Le rythme de la thérapie est très soutenu, une heure par semaine, je me désencombre brutalement, mes fondations effritées mettent ma peau à vif, j’ai plusieurs épisodes dépressifs avec mon cerveau enfumé par le vertige de ma tête, l’hypersensibilité et par des conduites addictives déjà installées.

Mon premier stage en classe de 6e SEGPA me conduit au constat des dégâts et des lacunes sur l’expression de ces élèves aussi brillant.es qu’étouffé.es par le système défaillant.
Le 2e stage en pédopsychiatrie me passionne et j’étudie comme une malade la psychopathologie et le développement psychique neuro-typique. Mais,
je me sens en décalage ce monde des éducs et surtout je ne conçois pas l’éducatif sans le soin après mes premiers stages et ma propre expérience. Au stage de 3e année, le + normatif, j’en souffre beaucoup et je décide de faire un report d’année et finalement « j’abandonne » mes études avant le diplôme.
J’en profite pour rajouter un message de soutien à tous.tes qui choisissent le risque, de faire des drifts sur l’autoroute et qui ont le courage de choisir la vie du doute plutôt que celle du  confort. Courage cher.es vous, bravo de vous écouter et ça n’est pas parce qu’ils ont le vertige que l’on tombe (ou alors est ce que l’on tombe plus qu’elleux?) 

Entre temps, désencombrée par le travail psy, je suis amenée à des expériences spirituelles et extra-sensorielles que je n’ai pas choisies mais qui m’ouvrent au monde complexe et controversé de l’ésotérisme.
Grâce à mon passage à l’école, j’ai appris à étudier de la théorie complexe et j’adore ça : je passe deux ans à étudier profondément les sciences humaines, la sociologie, la psychologie, la psychanalyse, la pédopsychiatrie mais aussi la parapsychologie, l’occultisme, ses règles, ses risques et ses étapes.

Je décide de vivre de mes économies, je vais habiter chez ma mère que je remercie d’ailleurs pour son soutien indéfectible, j’étudie, je trie mes écrits accumulés depuis mes 8 ans, je commence à expérimenter la vie à contre sens et la pratique intensive de la terrasse où je dessine, écrit et observe en essayant de trouver une place et une direction (en vain lol)

Sans forcément le réaliser ou le faire pour, l’art me permet d’accélérer les processus de guérison, et progressivement, d’accepter d’être une terrienne ancrée à la terre.

 

Ensuite et maintenant

Peut être finalement que mon chemin escarpé me mène à revendiquer une existence choisie, malgré le courage et la fatigue que cela implique (gloups/snif). Grâce à ce que j’ai aiguisé, et ce que j’ai choisi de quitter même si je me demande souvent si le courage est du courage quand on n’a pas le choix ? Est-ce de l’inconscience ou de la bêtise de vouloir éprouver soi-même pour vérifier ce que l’on nous conseille depuis enfants ? Est de la lâcheté déguisée de choisir de ne pas choisir, de ne pas se spécialiser par peur d’échouer ou de se sentir imposteur ?

Je n’en sais rien et je m’égare (comme d’habitude), en tout cas, je veux exposer mon travail après des années d’auto-sabotage ponctuées de freins et d’accélérations, et je sais que ça me demande du courage, car j’ai peur évidemment et que je choisis quand même d’aller au bout. Et je pense que je n’arrêterai jamais, pas parce que j’ai commencé et qu’il faut finir mais parce que je ne peux pas faire autrement que témoigner de la beauté douloureuse de ce chemin, de me reconnaître et reconnaître la singularité de chacun.e et de l’infinité des possibilités cachées et je suis fière de pouvoir délivrer ces messages précieux dont je suis sûre pour une fois : l’art est à la portée de tous.tes, la poésie est partout, l’inspiration permet l’expiration, il y a autant de lumière que d’obscurité, la lumière nous lie, et inviter à créer est une lettre d’amour aux humain.es qui s’en sont éloigné.es.

Pour tout message, renseignement, commande ♡
MERCI

18836029_10212764907102377_1623046400072

©2018 Avec Amour depuis toujours

bottom of page